Les stratégies d’adaptation d’enseignantes de 6e année face à la pression à l’évaluation chiffrée des élèves québécois

Colloque du CRIFPE
Communication orale
Thème(s)
Agir comme professionnel de l'enseignement : le travail
Résumé
Sous l’influence des politiques de responsabilisation, les principaux acteurs du système éducatif québécois, notamment les enseignant·e·s et les élèves, sont soumis à une obligation de résultats et de performance (Lessard, 2004). Cette pression externe exercée sur ces acteurs de premier ordre semble se cristalliser à travers une multiplication des objets et des activités d’évaluation, dont les produits deviennent pour les décideurs gouvernementaux des instruments d’action publique aux fins de régulation des politiques en éducation (Lessard, 2014). Ainsi, les résultats chiffrés des élèves serviraient d’indicateurs pour ce modèle de gouvernance par les nombres (Desrosières, 2008). Dans le cadre de mon mémoire de maîtrise, j’ai interrogé des enseignantes de 6e année du primaire travaillant dans des écoles de Montréal et de Laval, afin de comprendre comment elles négocient au quotidien cette forte pression à la multiplication des évaluations chiffrées. Une analyse inductive de leurs récits de pratique a permis d’identifier les stratégies d’adaptation qu’elles déploient pour « s’en sortir ». Une deuxième analyse transversale de ces récits de pratique a permis de comprendre que leur fabrique de l’évaluation est soumise à trois types de régulation : une régulation de contrôle, une régulation autonome et une régulation conjointe (Reynaud, 1979).
Auteur.e.s
Walph Ferentzi Youyou
Université de Montréal - Canada

Walph Ferentzi Youyou est étudiant candidat à la maîtrise en mesure et évaluation en éducation à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal. L’étudiant-chercheur s’intéresse principalement aux pratiques évaluatives des enseignant.e.s au Québec, en interrogeant surtout les dimensions pédagogiques, sociales et politiques de leur travail au quotidien. Sa perspective épistémologique s’enracine dans le courant de la sociologie interactionniste américaine. Quant à sa méthode d’investigation, elle trouve ses repères dans les fondements théoriques des méthodologies qualitatives. Au plan analytique, l’étudiant-chercheur privilégie la posture interprétative, laquelle accorde une place centrale aux paroles des acteurs dans l’explicitation de leurs actions ou de leurs choix.

Joëlle Morrissette
Université de Montréal - CRIFPE - Canada

Joëlle Morrissette est professeure titulaire à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal. Depuis le début de sa carrière, elle s’investit dans le domaine des méthodologies de recherche ; elle est d’ailleurs présidente de l’Association pour la recherche qualitative (ARQ) depuis 2016. Depuis une dizaine d’année, ses travaux porte sur l’intégration socioprofessionnelle des enseignants et enseignantes formés à l’étranger qui œuvrent dans l’école québécoise, un objet qu’elle aborde en mobilisant des éclairages interactionnistes sociologiques.

Séance
C-J207
Heure
2022-05-05 9 h 25
Durée
25 minutes
Salle
514a