Dans le Réseau des écoles publiques alternatives du Québec (RÉPAQ), la relation d’enseignement/apprentissage avec les élèves tient d’héritages pédagogiques et ontologiques de l’Éducation nouvelle (Wagnon, 2021) et d’un pragmatisme nord-américain audacieux de simplicité. Nous analyserons comment quatre enseignants de quatre écoles publiques alternatives voient leur mission d’éducation physique et stimulent l’apprentissage des élèves, autant d’ailleurs que des parents, collègues, directions et de la communauté. À travers des apprentissages par corps, les élèves s’initient à des pratiques ordinaires et extraordinaires de « la vraie vie » et gardent allumées leur motivation et leur imagination. Exemples à l’appui, on peut arguer que ce genre de pratique d’éducation physique développe les personnes impliquées dans une joie de vivre, un sens de l’entraide et une autonomie de réflexion et d’action inspirants pour l’école publique. Le milieu que ces enseignants d’ÉPS parviennent à entretenir possède des caractéristiques des organisations délibérément développementales de Kegan et al. (2016) ou de la reconnexion au monde de Rosa (2021). Les quatre entrevues semi-structurées menées en 2021 seront traitées en étude multicas, à la recherche de transversalités sur « ce qu’on apprend par le corps » dans ces écoles-là. L’analyse est qualitative, par catégorisation conceptualisante (Paillé et Mucchielli, 2016).