Dès ses débuts, l’interactivité séduit les différents acteurs de l’éducation en raison de ses capacités à engager l’apprenant dans un apprentissage actif (Evans & Gibbons, 2007; Pedra et al., 2015; Zhang et al., 2006). Des recherches ont néanmoins mis en évidence les freins à l’apprentissage dû à un risque de surcharge cognitive (Hung et al., 2018; Merkt et al., 2011; Moreno & Mayer, 2007; Schwan & Riempp, 2004). Dans le prolongement de ces travaux, nous suggérons que si les intentions de l’enseignant sont rendues manifestes, l’apprenant aura les clés pour comprendre les attendus à son égard (Tomasello, 2008) et libérer des ressources cognitives pour accomplir la tâche d’apprentissage. Afin de construire cette hypothèse, nous proposons un modèle qui théorise les intentions de l’enseignant et leurs actualisations dans une technologie éducative. Nous y articulons une triple intentionnalité : les objectifs d’apprentissage (Anderson & Krathwohl, 2001; Bloom et al., 1969) ; les attentes de la relation intersubjective (Barth, 2007, 2015) ; les possibilités d’interaction (Scolari, 2009, 2001). Adoptant une approche critique de la conception des technologies éducatives, nous examinons, à travers la validation de ce modèle, l’utilité d’expliciter les choix de conception et leurs implications pédagogiques dans les situations d’apprentissage à distance.