La non-reconnaissance de l’expérience acquise par des enseignants dans leur pays d’origine : un gaspillage de compétences

Colloque du CRIFPE
Brève communication orale
Thème(s)
Les formations à l’enseignement (initiales et continues) et L’insertion dans la profession
Résumé
Le Québec a accueilli 20000 travailleurs qualifiés en 2020. Leur intégration professionnelle est névralgique en raison des importantes pénuries de main-d’œuvre, notamment en éducation. Dans ce contexte, les enseignants formés à l’étranger (EFÉ) représentent une sortie de crise. Pour délivrer le brevet d’enseignement, le ministère de l’Éducation peut évaluer les diplômes étrangers et prescrire la complétion de 15 crédits universitaires. Les EFÉ n’ayant pas la formation initiale requise peuvent demander une reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) menant parfois à une formation complémentaire. Un troisième cas de figure implique des personnes sans formation pédagogique ayant travaillé comme enseignants dans leur pays d’origine. Celles-ci doivent s’inscrire au baccalauréat en enseignement de 120 crédits. Pourtant, leurs expériences d’enseignement pourraient être valorisées à travers l’évaluation des acquis expérientiels (EAE) qui raccourcirait leurs études et accélérerait leur intégration professionnelle. À partir d'une épistémologie de la pratique (Schon, 1983), cette analyse de contenu de 41 documents institutionnels jette un regard critique sur les dispositifs d’EAE qui peinent à reconnaitre des parcours professionnels atypiques. Nous mettrons ainsi en lumière les enjeux d’une perspective normative des parcours professionnels, de la standardisation des dispositifs évaluatifs et du poids des démarches administratives pour les EFÉ.
Auteur.e.s
Marlène Larochelle
Université de Montréal - Canada

Marlène Larochelle est étudiante à la maitrise de recherche en sciences de l’éducation à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal. Ses intérêts de recherche portent sur l’enseignement supérieur et son mémoire est dédié aux expériences universitaires des doctorantes et doctorants internationaux étudiant sur les campus excentrés. Elle mobilise des éclairages sociologiques interactionnistes et des méthodologies qualitatives. Des projets complémentaires l’amènent à enseigner l’épistémologie et à participer à un groupe de recherche sur la reconnaissance des acquis expérientiels à l’université.

Joëlle Morrissette
Université de Montréal - CRIFPE - Canada

Joëlle Morrissette est professeure titulaire à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal. Depuis le début de sa carrière, elle s’investit dans le domaine des méthodologies de recherche ; elle est d’ailleurs présidente de l’Association pour la recherche qualitative (ARQ) depuis 2016. Depuis une dizaine d’année, ses travaux porte sur l’intégration socioprofessionnelle des enseignants et enseignantes formés à l’étranger qui œuvrent dans l’école québécoise, un objet qu’elle aborde en mobilisant des éclairages interactionnistes sociologiques.

Séance
C-J424
Heure
2022-05-05 14 h 00
Durée
15 minutes
Salle
512f