En Suisse, les politiques éducatives affirment assurer un même pari éducatif pour tous et toutes, quels que soient l’origine sociale, le sexe ou l’origine ethnique de l’élève. Une formation des enseignant.es est recommandée depuis 1995 pour construire une égalité «dans et par l’école» (Fassa, Rolle et Storari 2014). Non contraignante, cette recommandation est souvent lettre morte. Dans ce paysage, Genève a longtemps fait figure d’exception en instaurant une formation obligatoire aux questions de genre en éducation à partir de 2009 d’abord dans la formation initiale des enseignant-es du secondaire, puis du primaire. Ce cours a peu à peu mis en place une pédagogie critique féministe (Freire, 1974 ; Solar 1992). L’outil utilisé, « la toile de l’égalité », a déjà été présenté dans Collet (2018), en s’attachant à ses fondements épistémologiques. Quatre ans après sa mise en place, nous nous proposons une analyse réflexive à partir des travaux des étudiant-es, tant pour l’enseignement du primaire que du secondaire (avec un cours obligatoire et intersectionnel : genre, classe, race et handicap physique). Nous disposons des travaux de 252 étudiant-es du secondaire et de 165 étudiant-es du primaire. Ces travaux montrent comment les futur-es enseignant-es se saisissent de la toile de l’égalité.