Le nouveau programme de l’éducation préscolaire cible le vocabulaire comme composante à privilégier dans le développement langagier des enfants, particulièrement ceux issus de milieux défavorisés, plus à risque de connaitre des difficultés en lecture. Cette communication vise la présentation de résultats préliminaires d’une recherche collaborative sur le développement du vocabulaire à la maternelle impliquant une quinzaine d’enseignantes de milieux défavorisés. Après avoir été initiées lors de formations aux principes qui sous-tendent un enseignement direct de mots ciblés (expositions multiples et contextualisées aux mots, enseignement explicite, mémorisation et réemploi) (Beck et al., 2013), elles ont été invitées à planifier à partir d’albums jeunesse des séquences d’enseignement. Ce type d’approche privilégie généralement un travail sur des mots propres à l’écrit fréquemment rencontrés dans les œuvres jeunesse (Graves et al. 2013) afin de soutenir le développement de la compréhension. Or, les mots sélectionnés spontanément par les enseignantes correspondent à des mots courants à l’oral, souvent regroupés par thèmes. Ceci témoigne sans doute des besoins spécifiques aux enfants des milieux défavorisés et souvent plurilingues dans lesquels elles interviennent et nous invite à repenser la démarche d’enseignement direct pour mieux l’y adapter, tant en ce qui concerne le choix des mots que les activités visant à consolider le vocabulaire ciblé.