La ferme volonté de l’actuel président de la République Démocratique du Congo de faire appliquer l’article 43 de la Constitution, qui renseigne que l’enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les établissements, avait réjoui tous les acteurs du secteur de l’enseignement. Dans cette application de la gratuité, l’Etat s’est engagé à débloquer une somme importante pour financer le secteur de l’enseignement dans son entièreté et permettre aux parents essoufflés de se retirer de l’obligation de paiement des frais scolaires de leurs enfants. Cet engagement des autorités d’améliorer les conditions de vie des enseignants et de permettre à tous les enfants de s’inscrire et aller à l’école de leur choix a nourri les attentes. Quelques années plus tard, l’implémentation de cette mesure de gratuité n’a fait que créer des problèmes dans le chef des enseignants. À cet égard, les multiples grèves initiées par les enseignants, la demande de revenir à l’ancien système de contribution des parents et le choix d’un bon nombre d’enseignants de quitter les établissements publics pour rejoindre les privés sont révélateurs d’un profond malaise. Nous désirons au travers de cet article questionner et échanger avec les enseignants concernés afin de cerner l’impact de la gratuité dans leur secteur.