Cette présentation expose la pertinence d’une pédagogie de la finitude dans un contexte de crise environnementale et de ses enjeux socio-écologiques caractéristiques de l’ère Anthropocène. La première partie s’efforce de mettre en lumière les enseignements que peut apporter un tel sujet difficile mais incontournable alors que l’humanité fait face à une mutation écologique d’origine anthropique sans précédent. Loin de faire l’apologie de la fin comme néant absolu, j’argumente néanmoins que la conscience de la finitude transgresse un certain imaginaire axé sur une croissance infinie chère à notre époque, révélant également l’étroite interdépendance entre le monde humain et le reste du vivant. Dans un deuxième temps, je présente les contours d’un atelier visant à ‘didactiser’ la finitude à la croisée de l’art et de l’écologie. L’atelier, pensé comme rituel, invite à explorer cette thématique à travers le processus artistique visant à toucher les dimensions cognitive, existentielle et sensorielle des participants. A mon sens, la matérialisation du positionnement des élèves face à ces questions sensibles se situe au cœur d'un apprentissage de la perte, de la fragilité et de l'impermanence de toute chose, intrinsèque à l'expérience humaine, favorisant de surcroît le développement des dispositions affectives nécessaires pour faire face à un avenir précaire.