Et si certaines écoles maniaient la coopération comme un dispositif d’autoréparation et autoamélioration de ses fonctionnements, visant délibérément le développement de ses contributeurs (Kegan et al., 2016) : enseignants, élèves, direction, parents, etc.? Et si la coopération avec des universitaires aidait à conscientiser les effets du dispositif? Seize acteurs aux rôles divers dans sept des 48 écoles du Réseau des écoles publiques alternatives du Québec (RÉPAQ) témoignent de pratiques dont les acteurs scolaires sont fiers, pratiques malmenées par la pandémie covid-19, mais reforgées et réaffirmées dans la crise. L’analyse qualitative par catégorisation conceptualisante de leurs propos (Paillé et Mucchielli, 2016) suggère qu’une culture de coopération bien ancrée a aidé à traverser la tourmente sanitaire, éducative, mentale et physique. Deux invariants de cette coopération ressortent, en lointain écho à l’Éducation nouvelle (Wagnon, 2021): 1) un rapport sensible et réciproque aux humains de l’école, qui ouvre aux apprentissages de tous, jeunes et adultes; 2) un rapport sain à l’erreur, qui libère l’expérimentation et la réflexivité de tous. Ces deux invariants de coopération caractérisent ce véritable dispositif interne de développement continu des enseignants et des autres acteurs de l’école. Ce dispositif servirait autant individus que collectifs de travail (Caroly et Clot, 2004).