Reflet d’un rapport plus positif à l'école, les familles immigrées résidant en France - principalement celles d’Afrique du Nord - se distingueraient des familles non immigrées par des aspirations scolaires plus élevées mais rencontraient paradoxalement plus de difficultés d’insertion professionnelle et seraient davantage confrontées au chômage et à la précarité que celles sans ascendance migratoire (Brinbaum & Delacroix, 2016 ; Brinbaum & Primon, 2013). Cette communication trouve son fondement dans une recherche doctorale étudiant les trajectoires scolaires de 54 élèves relevant de l’enseignement primaire dont 27 descendant.e.s d’immigré.e.s d’Afrique du Nord. A partir d’une méthodologie mixte, l’objectif est d’analyser leurs projections de carrières - plus spécifiquement celles tournées vers l’enseignement - par la préhension des déterminants entrant en jeu dans ce choix. Les résultats indiquent que les descendant.e.s d’immigré.e.s d’Afrique du Nord aspirent à des professions hiérarchiquement supérieures à celles des natifs.ves. S’agissant de l’enseignement, outre le fait de constater une appétence plus accrue des premier.e.s pour cette voie, leurs réponses ont permis de distinguer que les raisons motivant cette orientation présentaient des divergences. Cette contribution souhaite s’inscrire dans la continuité du travail réflexif mené au sujet des parcours de formation des étudiant.e.s et in fine leur insertion professionnelle.