En Ontario, les enseignants nouvellement arrivés au Canada, dont nombreux s’identifient comme minorités visibles, et plus particulièrement noirs, connaissent un taux de chômage étant au moins 5 fois plus élevé que les enseignants blancs et nés au pays (OEEO, 2018). De plus, certains stagiaires et enseignants francophones se sentent victimes de racisme systémique (Dalley, 2018; Duschene, 2020; Jabouin, 2018; MacDonald-Dupuis, 2019). Ainsi, nous abordons de manière critique ce contexte et cette problématique à partir des principes de la théorie critique de la langue et de la race (Langcrit) (Crump, 2014). Les données sont tirées d’une thèse doctorale portant sur le développement d’une compétence interculturelle et antiraciste combinée chez des leaders éducatifs et systémiques d’expression française de l’Ontario de 2021. Comme on verra, certains participants, dont des directions d’école, font preuve de néo-racisme culturaliste envers les personnes noires (Eid et Ducharme, 2005). Nous soutenons que le système scolaire franco-ontarien serait mieux outillé pour contrer la soi-disant pénurie du personnel enseignant en agissant sur les racismes systémiques au sein de la francophonie même.