Un slogan a cours dans les référentiels de métier des enseignants : « il faut coopérer », comme si cette « coopération imposée » (Suau, 2016) concourait à un mieux enseigner. Pourtant, travailler ensemble ne s’improvise pas, surtout dans une école qui privilégie depuis toujours le travail solitaire du professeur, et sans doute encore plus quand il s’agit de pratiques inclusives qui, selon les enseignants, les déstabilisent (Mazereau, 2014). Dans mon travail de recherche ancré dans la théorie de l’action conjointe en didactique (Sensevy, 2011, Cdpe, 2020), je travaille dans une perspective d’amélioration des pratiques. L’hypothèse est qu’un travail coopératif enseignants et chercheurs peut engager un mieux comprendre ensemble ce qui se fait, lorsqu’il s’agit d’inclure des élèves. Ces ingénieries coopératives reposent sur divers principes, de recherche des fins communes, de détermination conjointe d’un problème, d’assomption des différences et de travail à une symétrie entre les protagonistes, de construire une œuvre commune. Toutefois, les études de cas que je développe attestent que ces principes n’adviennent pas toujours et qu’il y a des conditions à leur avènement (Toullec-Théry, 2021). Dans cette communication, j’en présenterai deux cas qui se sont déroulés sur une temporalité de quelques semaines. Je déterminerai ce qui a produit des effets différents.