En Belgique francophone, le Décret de 2013, définissant l’organisation de l’enseignement supérieur, identifie explicitement la recherche comme étant une mission des instituts d’enseignement supérieur professionnalisants appelés Hautes Ecoles, à côté des Universités. Face à cette reconfiguration des acteurs impliqués dans la recherche, des appels à projets ministériels soutiennent la participation conjointe des Universités et des HE. C’est dans ce contexte que nous avons pris part à deux projets de recherche regroupant au sein d’une même équipe, des enseignants-formateurs issus des HE pédagogiques et des enseignants-chercheurs universitaires. Le travail mené pendant 2 ans a permis aux partenaires d’apprendre à se connaitre, à identifier leurs ressources spécifiques et à en développer de nouvelles. Parallèlement à l’entrée progressive dans un travail collaboratif (Corriveau et al., 2010), un questionnement identitaire semble s’être engagé chez certains enseignants, les amenant à reconfigurer leur métier et leur projet. Cet espace de travail inédit serait-il un levier de développement professionnel (Wittorski, 2007 ; Mukamurera, 2014) ? Des entretiens ont été menés auprès des enseignants-formateurs et enseignants-chercheurs afin d’identifier plus précisément en quoi la participation à un projet de recherche contribue ou non au développement professionnel des enseignants qui y prennent part et quels effets en sont perçus ? (Biémar et al, 2008 ; Mottier-Lopez, 2017).