Je suis directrice d’une école primaire en milieu favorisé et urbain reconnue pour son expertise auprès d’élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme. Je suis arrivée en poste en janvier 2021, en pleine 3e vague de la crise sanitaire. L’équipe-école fragilisée par la pandémie, en deuil d’une direction qui l’a accompagnée pendant plus de 10 ans, m’a accueillie chaleureusement avec ouverture. Dès mon arrivée, j’ai été plongée dans l’exercice du plan de l’effectif pour l’année suivante. J’ai appris que plusieurs membres du personnel de différents corps d’emplois, enracinés dans ce milieu hautement collaboratif, piliers de cette équipe, souhaitaient quitter l’école pour aller relever d’autres défis. Pendant l’hiver, j’ai fait face à une équipe bousculée par les changements, faisant face à la perte de plusieurs repères importants. Ma stratégie a été de mettre de l’avant un leadership humaniste effacé et très présent à la fois. Cela m’a permis de vite saisir les habitudes du milieu, de montrer mon intérêt à faire partie de l’équipe, sans forcer de changement. J’ai pu cerner les enjeux liés à cette transition, capter leurs besoins, avancer à leur rythme et aller chercher leur confiance. Ces pratiques me semblent avoir été des facteurs de protection gagnants.