La formation éthique est une responsabilité explicite du nouveau référentiel de compétence des enseignants en formation au Québec: cependant, très peu de cours indépendants dédiés à l’éthique existent dans les facultés d’éducation au Canada (Maxwell et coll., 2016). On considère souvent qu’il s’agit d’une compétence qui peut être enseignée de façon transversale, mais selon plusieurs chercheurs, il en résulte que la formation éthique est délaissée. Cette présentation repose sur la prémisse que tout professeur d’université incarne implicitement une éthique dans sa salle de classe et produit volontairement ou non un enseignement éthique implicite. Comme le soutient Stanley Cavell, l’éthique n’est pas seulement l’application d’un modèle éthique ou de normes explicites, elle se tisse dans les relations et conversations quotidiennes et ordinaires (Cavell, 2004; Laugier, 2021). En ce sens, la transmission d’une éthique enseignante repose tout autant sur des contenus propositionnels que sur des expériences de relations éthiques concrètes. Ces expériences se vivent dans les salles de cours, mais aussi à l’écran, au cinéma, à la télévision. Cette présentation explore la place que peut occuper ce type d’expérience dans une formation éthique chez les futurs enseignants. Nous explorons cette question, entre autres, à partir du film The Paper Chase de James Bridges.