Cette étude a pour point de départ la préoccupation, par une enseignante de français d’une classe de 4e du secondaire en comodalité (Beatty, 2014), de mieux inclure une élève à distance lors des échanges collaboratifs entre élèves. Selon Gobeil-Proulx (2019), la comodalité crée des « ajustements incrémentaux dans le rythme et les stratégies d’enseignement en classe » (p. 57). Qu’observe-t-on du point de vue de ces ajustements et de leurs effets sur les interactions lorsque cette comodalité est collaborative ? Nous examinons cette question en interrogeant l’orchestration des ressources professorales (Cicurel, 2011) multimodales (Jewitt, 2005) d’inclusion. Notre corpus est constitué d’extraits illustratifs de vidéos de trois groupes auxquels participe l’élève à distance, ainsi que d’entretiens conduits auprès de l’enseignante (semi-directif et d’auto-confrontation) et de l’élève à distance (directif). Un agenda complexifié de ressources au sein d’espaces démultipliés (Guichon, 2013) est mobilisé par l’enseignante. Au fil des ajustements qu’elle effectue, l’engagement des élèves permet de faire l’hypothèse d’une augmentation de la saillance de la présence (Guichon, 2017) et d’interactions plus inclusives de l’élève à distance – perçues à la fois par l’enseignante et par l’élève. La démarche exploratoire et réflexive de l’enseignante parait favorable au fonctionnement inclusif de la comodalité collaborative.