En 2018, le Québec a implanté un nouveau curriculum d’éducation à la sexualité (ÉS) obligatoire de première année du primaire à la cinquième année du secondaire. Les médias ont rapporté une forte opposition au programme en provenance de communautés immigrantes (Scali, 2018, 2019). Cette couverture médiatique a créé une vague de panique en rapportant que de nombreux parents menaçaient de retirer leurs enfants des écoles lors de la tenue de cours d’ÉS, particulièrement au primaire (Daoust, 2019 ; Dion-Viens, 2018). Au cœur des débats entourant les demandes d’exemptions se trouvent les questions religieuses et le sujet des minorités sexuelles et de genre. Cette présentation, éclairée à la lumière des écrits scientifiques sur les relations école-familles immigrantes (Périer, 2017 ; Charette et coll., 2019) et des approches antioppressives de l’ÉS (Descheneaux et coll., 2018 ; Richard, 2019), abordera les défis et les retombées de la mise en place de pratiques collaboratives en ÉS. À la lumière de l’expérience d’une conférence animée au mois de mai 2021 auprès de parents d’élèves d’une école pluriethnique de Montréal, nous souhaitons documenter les besoins des milieux scolaires et des parents immigrants en ÉS. À cet effet, nous brosserons un portrait du contexte de réalisation de ce projet et nous partagerons les leviers de bonification de pratiques qui ont émergé de cette expérience.