Les élèves ayant des fragilités langagières sont à risque de développer des difficultés d’apprentissage. L’orthopédagogue et l’orthophoniste interviennent tous deux auprès de ces élèves selon leurs champs d’exercices respectifs. Pour répondre à leurs besoins, cette situation invite à une étroite collaboration interprofessionnelle (CIP). Cependant, peu de données empiriques sont disponibles pour la décrire. Cette étude explore la CIP entre orthophonistes et orthopédagogues œuvrant auprès d’élèves avec difficultés langagières pour (a) décrire les pratiques collaboratives déployées, (b) identifier ses obstacles et facilitateurs et (c) dégager des recommandations pour optimiser son actualisation. Une étude de cas descriptive par approche qualitative exploratoire a été réalisée auprès de cinq orthophonistes et quatre orthopédagogues (milieux scolaires urbains et ruraux) via des entrevues semi-dirigées et un questionnaire descriptif. Une analyse thématique de contenu a été effectuée et les résultats montrent que les occasions de collaboration sont majoritairement en lien avec le processus d’évaluation langagière, le conseil clinique ou l’échange d’informations. Une dichotomie importante émerge entre la forte interdépendance des deux professionnels dans la réalisation de leur travail et le faible espace organisationnel dédié à cette collaboration. Des pistes de réflexion seront discutées pour favoriser la mise en place et l’amélioration de la CIP en milieu scolaire.