Alors que l’éducation préscolaire place au cœur de ses préoccupations les enfants et leurs besoins, les considérant comme les acteurs clés de leur développement, force est de constater que le monde de la pratique comme celui de la recherche leur offre très peu d’espace pour faire entendre leur voix. Ainsi, ils sont souvent les grands absents des débats qui les concernent et ils se voient rarement questionnés sur les sujets qui les préoccupent. Mais qu’ont-ils à nous dire ? Comment leur permettre de s’émanciper des considérations et de la vision des adultes qui pèsent sur eux pour leur offrir une véritable place dans les recherches ? D’apparence simple, repenser les manières de faire en recherche implique plusieurs tensions et obstacles tant méthodologiques qu’identitaires. Comment déconstruire cette posture du chercheur qui pose un regard sur l’enfant pour laisser la place à l’enfant afin de construire avec lui cette compréhension? Cette question pose aussi un réel défi méthodologique. Ces questionnements nous conduisent à porter un regard nouveau sur nos pratiques en recherche et notre identité de chercheur afin de mieux comprendre les tensions et les obstacles méthodologiques et épistémiques qui peuvent nuire à la prise en compte de la perspective des enfants.