Un ensemble de méthodes (ostéopathie, psychomotricité) et pratiques corporelles (yoga, qiqong), inspirées de pratiques orientales, se développent depuis les années 1960 en Occident, témoignant de l’émergence d’une nouvelle culture du corps orientée vers la conscience corporelle (Chenault et al., 2013), le désir d’une nouvelle quête de soi (Hoyez, 2014) et le bien-être (Andrieu, 2012 ; Vigarello, 2014 ; Iyengar, 2003). En France, l’EPS intègre, non sans oppositions, cette nouvelle culture du corps à partir des années 1970 (Travaillot et Moralès, 2008). En 2019, le yoga apparaît dans les programmes lycée, dont les documents d’accompagnement soulignent que cette pratique favorise « la santé physique et le bien-être mental » (MEN, 2019, p. 2-3). En référence au cadre du cours d’action (Theureau, 2006), nous analyserons l’expérience corporelle et les apprentissages sensoriels d’étudiants engagés dans une forme de pratique scolaire du yoga. Ces derniers sont avant tout préoccupés par la bonne exécution de la posture, l’écoute de leurs sensations et l’optimisation du confort postural. Nos résultats inviteront à une réflexion sur l’accès au bien-être des élèves par une reconnexion aux ressentis corporels (Schirrer et Paintendre, 2017), au corps capacitaire (Paintendre, 2017), en réponse à des vies connectées, virtuelles et citadines.