Le monde universitaire a été bouleversé par la violence subie par la professeure Lieutenant-Duval de l’université d’Ottawa parce qu’elle a prononcé le mot «nigger» dans le cadre de son enseignement. Ils sont déjà nombreux les activistes «wokes» qui dénoncent des professeurs et des étudiants qui ne respecteraient pas leur manière de penser. Les universités anglophones sont plus touchées (Ottawa, Concordia, McGill) que les universités francophones. Mais ce n’est pas un hasard, car les mouvances radicalqueers, anticolonialistes et néoracistes venues des États-Unis ont grandement impacté leur culture. Les activistes qui adhèrent à l’une ou l’autre de ces trois mouvances imposent que des mots, théories, images, livres, statues, conceptions de la vie soient censurés. Cela signifie qu’ils prennent parti pour une limitation forte des libertés universitaires au nom de la sensibilité de groupes de personnes qui disent avoir subi et subiraient encore des discriminations. La censure et l’autocensure seraient le prix universitaire à payer pour éviter d’offenser ces personnes. Comment considérer, dans le prisme de l’éthique – et peut-être même d’une éthique professionnelle -, ces demandes de limitation aux libertés universitaires? Puisque les libertés universitaires touchent autant l’enseignement, l’apprentissage et la recherche, le corps enseignant, les chercheurs et les étudiants sont concernés.