Offrir un destin politique à la souffrance au travail

Colloque du CRIFPE
Communication orale
Thème(s)
Agir comme professionnel de l'enseignement : le travail
Symposium
Résumé
Plusieurs recherches ont, par le passé, permis d’identifier des situations à risque pour la santé mentale du personnel scolaire. Rappelons-les : lourdeur excessive de la charge d’enseignement, non-reconnaissance de la profession – et de l’éducation en général –, pressions de toutes parts, violences, bureaucratie, précarité d’emploi, isolement. Lorsque ces situations persistent, que se dissout l’espoir d’échapper à la souffrance qu’elles entrainent et qu’il devient nécessaire de la tolérer ou de s’y résigner, cette souffrance devient pathogène. Différents symptômes physico-psychologiques (p. ex., anxiété, troubles du sommeil) ou organisationnels (p. ex., absentéisme, violence) peuvent alors émerger, advenant comme « une invention vitale, une solution de compromis trouvée pour supporter une vie, sans la vivre tout à fait ». Les sources des problèmes sont ainsi tues, mais continuent pourtant d’agir. La fuite constitue alors souvent la voie de survie. Politiser la souffrance au travail, c’est lui donner une portée d’affaires communes et « un potentiel d’action pour permettre aux gens qui ont opté pour cette noble profession d’y rester et de s’y développer, sans que ce soit au prix de leur santé ». Suivant la réflexion développée par Périlleux, la souffrance peut être « retournée » en capacité d’agir, pour transformer son milieu en source de santé. C’est à partir de cette thèse que notre communication jettera un regard sur le phénomène actuel de pénurie du personnel enseignant.
Auteur.e.s
Nathalie Morel
Fédération autonome de l’enseignement (FAE) - Canada

Simon Viviers
Université Laval - Canada

Séance
C-V301
Heure
2022-05-06 11 h 00
Durée
30 minutes
Salle
510b